Coaching ou psychothérapie ? Telle est la question. C’est un peu comme quand on se demande quelle est la différence entre un kiné et un ostéo. Il y a des points communs mais ce sont deux métiers extrêmement différents, qui ne répondent pas aux mêmes maux (ni aux mêmes mots !). L’aspect principal réside dans le soin apporté. Il suffit de se référer au champ lexical utilisé pour percevoir déjà de grandes nuances. Un coach parle de client, tandis qu’un psychothérapeute parlera de patient. Mais avant de comprendre quelle est la différence entre le coaching et la psychothérapie, revenons un peu sur la naissance de ces deux termes.
La différence historique entre le coaching et la psychothérapie
La psychothérapie vient du grec « psyché » qui signifie l’âme et « thérapéia », qui évoque le culte voué aux dieux. Les religieuses appelées « thérapeutris » par exemple prenaient soin des statues des dieux. Il s’agit donc littéralement ici du soin apporté à l’âme. Cette science a connu ses prémices au 15e siècle, et a connu un succès retentissant au 20e siècle. Il existe énormément de thérapies différentes mais l’idée globale est d’étudier le comportement humain sous tous ses aspects psychiques. C’est Sigmund Freud, en inventant la psychanalyse il y a plus de cent ans, qui a ouvert le vaste champ des thérapies de l’esprit par la parole.
Quant à l’essor du coaching, c’est une histoire beaucoup plus récente. Le mot coaching vient d’un terme anglo-saxon provenant du français « coche, cocher », c’est à dire le conducteur d’une voiture à cheval. Le cocher accompagne et conduit le passager dans son voyage pour le mener où il le désire. Oui, la métaphore est plutôt claire ! Vers 1830, le coach désigne le formateur, dans l’argot de l’Université d’Oxford, le mentor, qui guide l’élève jusqu’à l’examen. C’est dans les années 60 aux Etats-Unis qu’on entend vraiment parler de ce concept, notamment dans le milieu du tennis. Et oui, le mental d’un athlète est aussi important que les kilos de muscles qu’il sculpte à la salle. Dans les années 80, le coaching débarque dans le monde de l’entreprise. On parle ici d’un coaching dit « de deuxième génération ». D’abord destiné aux gros poissons, à savoir les patrons ou les managers, le coaching se démocratise ensuite et s’oriente vers tous les employés. On retrouve la notion de compétitivité et de productivité dans le milieu sportif et professionnel, cela semble donc assez logique.
La vraie nouveauté réside dans l’explosion du coaching de particuliers pour régler des problématiques extrêmement courantes dans la société actuelle (perte de confiance, besoin de changement, crise de la quarantaine, reconversion professionnelle, stress, anxiété…). Aujourd’hui, la Société française de coaching parle de 25 000 coachs aux Etats-Unis et bientôt plus de 2000 en France. Une augmentation de l’offre liée à une augmentation de la demande. CQFD. Et ce n’est pas Pascal le grand frère ou Super Nanny qui nous diront le contraire, il y a du boulot ! Bon, nous, on parle de coaches diplômés, hein ! Même si on adore quand Philippe Etchebest remonte les bretelles de toute une équipe et change tout un business model en un jour !
Se poser les bonnes questions pour choisir entre le coaching ou la psychothérapie
Il est important d’analyser le sujet en lui-même : à savoir la personne qui vient chercher de l’aide ou du moins une béquille pour se relever d’une situation difficile ou d’une impasse. Si on a de lourdes pathologies, un passif traumatisant, des phobies, des paniques, une dépression au long cours, des TOC, une maladie type boulimie ou anorexie ou autres, on se tournera plus vers un psychothérapeute qui pourra également par la suite nous indiquer d’autres interlocuteurs pour un soin médical plus poussé. Il faut donc déjà bien établir ce que l’on vient chercher car en termes de raisonnement et de processus, cela va être déterminant. Est-ce que l’on cherche à relever un défi, à corriger quelque chose qui nous déplait ou à évoluer ? Ou est-ce que l’on cherche à comprendre les comportements qui nous rendent malheureux au plus profond de nous qui pourraient par exemple être liés à un traumatisme d’enfance ?
Des méthodologies différentes
En effet, si un psychothérapeute s’adresse en général à la globalité de l’individu, un coach lui, va plutôt viser un changement ponctuel et précis. Quelque chose de très ciblé qui ne pourra pas remonter jusqu’à votre complexe d’Oedipe, en tout cas pas en profondeur. D’autre part, une personne qui va contacter un coach ne se décrira pas comme « malade » ou « tourmentée », mais plutôt comme quelqu’un qui souhaite se dépasser, progresser ou régler un problème qui à ses yeux l’empêche d’avancer. Et là est la clé. Tout est une question de temporalité. La psychologie, et de fait la psychothérapie, cherche à comprendre dans le passé ce qui nous a conduit à nous comporter aujourd’hui de la sorte. Le coaching part de votre état actuel pour se tourner vers l’avenir. Qu’est-ce qui vous empêche aujourd’hui dans votre comportement d’avancer ? Dans quelle mesure, une situation serait meilleure pour vous et quels sont les changements à mettre en place pour y arriver. On mesure le chemin à parcourir et on mène le combat façon Terminator ! Ce sont donc deux approches différentes qui peuvent par ailleurs être tout à fait complémentaires. Et si le coaching s’impose désormais comme une solution de plus en plus envisagée, c’est aussi car notre société évolue à vitesse grand V.
C’est ce qu’explique Eric Albert, coach et psychiatre au magazine Psychologies. « Depuis plusieurs années, on constate l’isolement grandissant des individus, la difficulté à s’insérer dans des réseaux sociaux. En parallèle, la pression qui s’exerce sur eux est de plus en plus pesante, surtout dans le domaine professionnel. Faire appel à un interlocuteur qui aide à voir plus clair, à prendre du recul et à gérer ses émotions pour continuer à progresser me paraît normal et indispensable. On doit s’adapter et rester adaptable le plus longtemps possible. Sinon, on « vieillit » . Un coach, justement, est un « faciliteur de l’adaptabilité ». »
Là où psychothérapie et coaching se retrouvent c’est dans l’art socratique de faire accoucher les esprits. Tout est en nous, il suffit de trouver la bonne personne et de se laisser guider avec la meilleure volonté du monde. Et comme disait Sigmund Freud dans L’interprétation des rêves : « L’inconscient est le psychique lui-même et son essentielle réalité. » À méditer…
TON WEBINAIRE OFFERT 🎁
Apprendre à se connaître avec l’échelle de valeurs
Un cours pour créer ton échelle de valeurs, outil surpuissant de coaching pour comprendre comment tu fonctionnes. Imparable pour savoir pourquoi tu procrastines et pourquoi tu préfères mater 7 épisodes de Friends plutôt que de plancher sur ton business plan ! 😊