Déjà, on s’imagine bien que la communication non violente va plutôt à l’encontre d’un uppercut verbal ou d’une baston d’arguments pour mettre K.O son interlocuteur et le réduire au silence. On est plutôt sur un concept d’écoute, vous l’aurez compris, qui va nous amener à mieux communiquer bien sûr, mais aussi à prendre de la hauteur sur certaines situations.
La communication non violente : apologie de l’empathie ?
La communication non violente, appelée aussi CNV, est une méthode de communication qui s’appuie sur l’empathie, la compassion et le respect afin de développer des relations harmonieuses. C’est bien beau n’est-ce pas sur le papier, mais comment le mettre en pratique ? Patience…
D’abord, revenons sur l’origine de cette méthode. Elle est développée aux Etats-Unis dans les années 60 par le docteur en psychologie Marshall Rosenberg. Et voici comment ce dernier la définit :
« La Communication NonViolente, c’est la combinaison d’un langage, d’une façon de penser, d’un savoir-faire en communication et de moyens d’influence qui servent mon désir de faire trois choses :
– me libérer du conditionnement culturel qui est en discordance avec la manière dont je veux vivre ma vie ;
– acquérir le pouvoir de me mettre en lien avec moi-même et autrui d’une façon qui me permette de donner naturellement à partir de mon cœur ;
– acquérir le pouvoir de créer des structures qui soutiennent cette façon de donner. »
C’est encore flou ? Pas de panique, on décrypte ! D’abord, il faut savoir que l’expression « non violente » est une référence au mouvement de Gandhi. On est donc dans une vision plutôt pacifiste, grâce à un langage qu’on pourrait qualifier de bienveillant.
Marshall Rosenberg utilise pour définir ce langage, la métaphore de la girafe et du chacal. Concrètement, la girafe incarne la personne qui prend de la hauteur et qui réussit à pratiquer cette communication non violente. Le chacal, au contraire, représente toute la violence et l’agressivité que l’on peut renvoyer en communiquant mal, parfois même, sans nous en rendre compte. Pas la peine de tirer sur votre cou ou de limer vos dents acérées, ou vous dit concrètement comment ça se traduit !
Les 4 piliers de la communication non violente
La communication non violente s’articule autour de 4 grands axes, et les voici !
1) Observer
L’idée est d’observer une situation sans juger les autres et encore moins soi-même. Si avant même de formuler une pensée ou un dialogue, vous émettez déjà un jugement, c’est foutu ! Si on veut de la bienveillance, il faut d’abord la témoigner aux autres. On évite donc les critiques intempestives et les remarques ciblées. Il vaut mieux se baser sur des faits et éviter de pointer du doigt les défauts de son interlocuteur. Préférez : « Cette semaine, tu es arrivé chaque jour en retard au travail. » Plutôt que : « Tu es irrespectueux, tu es tout le temps en retard ! » La personne se sentira moins agressée et pourra aussi se baser sur des faits afin d’apporter la meilleure réponse et peut-être rectifier son comportement. Cela permet d’éviter un conflit frontal et contre-productif.
2) Exprimer son ressenti
C’est une étape clé ! Il faut toujours écouter ce que son coeur, sa tête ou son corps raconte. On doit réussir à mettre le doigt sur ce que nous provoque une situation. Est-ce que nous sommes vexé, triste, blessé, énervé, épuisé ? Tout cela est déterminant car cela va vous aider à comprendre quels sont les éventuels obstacles à cette communication bienveillante. C’est l’une des étapes qui va vous permettre de faire pousser petit à petit votre cou de girafe pacifiste. « Je me sens triste car je suis ta femme et que tu ne me consultes pas lorsque tu prends de grandes décisions. » L’idée ici est de comprendre que la personne se sent blessée par le fait que son conjoint ne l’estime potentiellement pas assez pour lui demander son avis sur les grandes étapes de sa vie. Attention, n’oublions pas que l’idée est de bien de se baser sur son ressenti, c’est-à-dire que la souffrance est réelle, mais cela ne veut pas dire que c’est vraiment ce que l’autre pense. Il faut éviter à tout prix d’interpréter. On souhaite juste analyser son état. Vous l’avez ? Passons à la suite !
3) Exprimer ses besoins
On pense toujours que l’autre comprend ce dont on a besoin. Mais personne ne peut deviner ce qui se passe dans notre tête ! Et oui ! La télépathie n’a pas encore été prouvée à ce jour et il faut être capable de dire les choses. Si votre patron vous mitraille de critiques, votre besoin est de vous sentir plus de reconnaissance par rapport aux efforts que vous fournissez. Ou alors, vous avez besoin de plus d’équité par rapport à une situation qui vous paraît injuste. Affection, autonomie, expression de soi… Il peut y avoir des tas de besoins différents. A vous de les trouver !
4) Formuler sa demande
C’est maintenant le moment de se mouiller ! Il faut donc dire les choses tout en gardant cette idée de bienveillance et d’écoute ; trouver une proposition qui puisse satisfaire les deux parties. L’important est que cette dernière soit réalisable, concrète, précise et formulée positivement, bien sûr ! Basons-nous plutôt tout d’abord sur ce que l’on voudrait, et pas ce que l’on ne voudrait pas. Nous ne sommes pas ici dans les sous-entendus et les demandes implicites. Les choses sont dites de façon claires et exprimées le plus sincèrement possible. N’hésitez pas à demander un feed-back, c’est à dire un retour, pour savoir si la personne a bien compris et intégrer votre demande. Nous ne sommes pas là pour exiger, critiquer ou culpabiliser mais pour apprendre à mieux comprendre l’être humain que l’on a en face de nous et de fait, nous comprendre mieux nous-même. Essayons d’éviter les formules du type : « Tu ne m’aimes pas assez, tu ne me le montres jamais ! » Mais par exemple : « Pourrais-tu m’écrire une lettre pour me dire ce que tu ressens pour moi, j’ai besoin de cette affection, cela me ferait énormément plaisir. »
Voilà, à vous de jouer ! Et surtout : pas de violence, c’est les vacances !
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