Vous avez atteint le stade où vous prendre pour un gardien de goulag est une deuxième nature ? Vous vous infligez des “t’es une grosse bouse” et “tu ne réussiras jamais rien dans la vie” dès que vous faites tomber votre fourchette par terre ? Félicitations, vous venez d’obtenir votre master VII en auto-flagellation ! Bonne nouvelle, vous n’êtes pas seul. Car la moitié des demandes de coaching que je reçois commence par « j’aimerais arrêter de culpabiliser tout le temps ». Alors si vous faites partie de ceux qui considère la culpabilité comme un fardeau indélogeable, voici quelques clés pour apprendre à la gérer.
Concrètement pourquoi est-ce qu’on culpabilise et s’auto-flagelle ?
Mais pour les novices qui seraient peut-être arrivés par hasard après avoir lu les huit erreurs les plus communes en développement personnel, what the f*ck is la culpabilité ? La culpabilité est une émotion désagréable qui vous signifie que vous avez commis une faute. Et comme les émotions ont pour rôle de vous faire passer à l’action, la culpabilité vous signifie un dysfonctionnement afin de vous motiver à expier votre faute.
Et dans le cadre de la culpabilité, le moyen le plus simple de le faire va être de s’auto-punir et de se flageller. Rendue méga célèbre par Ponce Pilate et Jésus, la flagellation est le fait de battre quelqu’un à coup de fouet. L’auto-flagellation c’est donc le fait de s’administrer à soi-même un châtiment avec tout ce qui peut symboliquement représenter un fouet.
Vous faites donc partie de la catégorie des auto-flagelleurs que vous mettiez des cailloux dans vos chaussures pour vous repentir de vos péchés ou que vous recourriez à la violence verbale à votre encontre dès que vous loupez votre séance de body pump.
Et maintenant qu’on s’est à peu près accordé sur les définitions, la question est de comprendre, pourquoi ô pourquoi, on s’auto-châtie autant alors qu’il y a bien assez de trolls sur internet et de N+1 dans les open-spaces pour le faire ?
Notre cerveau nous fait culpabiliser quand on lui désobéit
Malheureusement, nous n’avons pas de crocs, de griffes ou de force musculaire sur-développée. Donc ce qui nous a permis de survivre jusqu’ici et de nous imposer en espèce dominante sur la planète a été l’utilisation collective de nos cerveaux. Or, la mission de notre cerveau étant de nous maintenir en vie à tout prix, il va tout faire pour ne pas que vous vous retrouviez seul. Dès lors, chaque critique, jugement ou désapprobation va être interprété comme une potentielle isolation et comme quelque chose à éviter.
Résultat, vos rêves d’en avoir rien à faire du regard des autres et de vivre votre vie en roue libre sont en fait considérés par votre cerveau comme la menace suprême de votre survie. Et comme il est ultra-performant dans sa mission, il va tout faire pour s’assurer que vous obteniez la validation de tout le monde pour vous maintenir en vie.
Il va donc définir un certain nombre de critères à respecter pour vous assurer de ne jamais devenir le paria du village. Ce projet va donc devenir la to-do liste de la perfection qui pourra par exemple ressembler à :
- “Etre manager à 25 ans”
- “Etre une mère exemplaire jamais fatiguée”
- “Faire du 38”
- “Etre toujours marrant”
- “Avoir vu la dernière pièce de jesaispasqui”
- “Ne jamais être découragé”
- “Réussir tout ce que j’entreprends”
- “Aller au sport 4 fois par semaine”.
Ce qui en coaching s’appelle la version fantasmée de soi-même.
La culpabilité vient de la version fantasmée de nous-même
Et c’est là qu’entre en jeu l’auto-flagellation. Car votre cerveau considère que vous ne serez en sécurité que si atteignez cette version fantasmée de vous-même. Dès lors, tout ce qui n’entrera pas dedans sera considéré comme nul et votre cerveau vous le fera savoir en vous faisant ressentir de la culpabilité, ainsi qu’un besoin de vous auto-flageller.
Bref, une grosse rouste personnelle qui vous maintient en état d’alerte maximale et vous incite à continuer jusqu’à ce que vous ayez atteint la version fantasmée de vous-même. Mais le problème, c’est que ce mode de fonctionnement est voué à l’échec car vous ne pourrez jamais atteindre l’approbation universelle (je vous explique pourquoi dans le cours en ligne sur les croyances et dans la formation GYST).
Résultat, vous vous condamnez d’une part à raser les murs, à totalement vous oublier et à vous déconnecter de vos aspirations, mais aussi à vous trainer cette maxi boule au ventre de la culpabilité et du jenesuisjamaisassezbien jusqu’à la fin des temps.
L’idée pour signer l’arrêt de mort de la culpabilité et de l’auto-flagellation, c’est donc de revenir à la version réelle de vous-même. Un diagnostic ultra lucide, objectif et sans jugement qui doit devenir votre nouvelle référence pour évaluer vos actions.
Arrêter de culpabiliser grâce à la version réelle de soi-même
Comme le montre le schéma ci-dessus, disons que selon la version fantasmée de vous-même, vous ne devriez pas fumer. Pourtant la version réelle de vous-même montre que vous fumez 20 cigarettes par jour. Maintenant, imaginez que vous ayez réussi à ne fumer que 10 cigarettes aujourd’hui. Si vous comparez cette action à la version fantasmée de vous-même, vous allez donc vous retrouver dans la zone de culpabilité car vous partez du principe que vous ne devriez pas fumer du tout. En revanche, si vous la comparez à la version réelle de vous-même, là vous entrerez dans votre zone de confiance car vous considérerez le fait de réduire de moitié votre consommation de tabac comme un méga progrès.
C’est exactement la même chose si vous êtes en phase de burn-out ou de dépression. Selon la version fantasmée de vous-même, vous devriez faire du sport, chercher un nouveau travail et reprendre le cours de votre vie. Pourtant la version réelle de vous-même montrera que vous êtes extrêmement fatigué, que vous dormez tout le temps et que vous avez besoin de soutien psychologique. Imaginons maintenant que vous vous leviez avant midi, que vous preniez votre douche et que vous alliez marcher 20 minutes dehors. La version fantasmée de vous-même ne considérera même pas cet effort car elle estime que vous auriez du passer 47 minutes à la salle de sport. Vous allez donc vous enterrer dans la zone de culpabilité. Alors que si vous considérez cet événement d’après la version réelle de vous-même, vous entrerez dans la zone de confiance et gagnerez en estime personnelle car vous lever et vous promener est un progrès dans votre état actuel.
Comment arrêter de culpabiliser en résumé
En résumé, la culpabilité vient de la non-acceptation de la version réelle de vous-même avec tout ce qu’elle contient de trop cool et tout ce qu’elle contient de moins glamour. Vous pouvez donc faire un premier bilan de l’existant en listant tout ce que vous êtes actuellement de manière lucide. Puis comprendre quelle version fantasmée de vous-même vous cultivez en relevant ce que vous considérez devoir être ainsi que toutes vos phrases commençant par « j’aurais du » ou « je devrais ». Et une fois que vous avez ça, comparez vos actions non plus à la version fantasmée de vous-même mais à la version réelle de vous-même. Ego boost garanti !
TON WEBINAIRE OFFERT 🎁
Apprendre à se connaître avec l’échelle de valeurs
Un cours pour créer ton échelle de valeurs, outil surpuissant de coaching pour comprendre comment tu fonctionnes. Imparable pour savoir pourquoi tu procrastines et pourquoi tu préfères mater 7 épisodes de Friends plutôt que de plancher sur ton business plan ! 😊